Celui qui écrit a constamment un couteau sous la gorge. Et si du jour au lendemain tu n'arrivais plus à écrire, que se passerait-il? Et cette angoisse reste, ronge l'écrivain. Il produit. Il produit pour plaire, pour instruire, pour divertir, pour dévoiler mais aussi pour vivre. L'écrivain ne vit pas seulement grâce à l'argent que ses écrits lui rapportent, il vit à travers son écriture. Il y a quelques temps est sorti un film dont le titre m'a marquée, c'était Ecrire pour exister. Je n'ai pas vu ce film mais le titre m'a paru tout à fait adapté à ma situation. L'écriture fut ,et est encore parfois, mon moyen d'exister. Elle permet de s'exprimer quand les paroles sont refoulées, elle permet de dévoiler son talent quand on en a, elle occupe...Bref, elle permet de se sentir VIVANT.
Depuis des mois, j'avais arrêté d'écrire. Depuis la fin de l'été. Je me suis alors demandée: n'était-ce qu'une passade de jeunesse, une lubie comme une autre, éphémère?
Mais il y a peu, ce désir d'écrire est revenu me hanter. Le même qu'avant, toujours aussi puissant. Aussi puissant qu'un affamé qui se jette sur la nourriture, je me jette sur cette feuille. Je jette mes idées, en vrac. Peu importe, j'écris, je produis et cette insignifiante feuille finira peut-être un jour dans un ouvrage structuré, qui sait? Ne jamais jeter. C'est mon mot d'ordre, il ne faut jamais jeter un écrit, même en apparence moche, il pourra toujours resservir.
Parce que tout écrit est un morceau d'âme de l'auteur, il a forcément une valeur.
Ecrire pour exister.
4 Janvier 2007